Ne parlons pas de la vie au conservatoire : ambiance de compétition, et dans l'air, une sorte d'atmosphère d'angoisse fixée dans les murs par les milliers d'étudiants passés par là et qui ont du faire face aux impitoyables jurys... 

Mais nous arrivons maintenant au coeur du problème : le professeur! 
J'ai remarqué que les gens avaient une idée pas toujours très heureuse d'un professeur de piano, l'image reste ancrée : une petite dame acariatre, perfectionniste, severe, et à l'allure extrèmement classique... 
Et bien moi, j'ai tout ça a la fois... Mais il faut rajouter un terme : japonaise... Bref, un bonheur! 

Morceaux choisis que j'ai pu entendre en 3 années passées a ses cotés (mon Dieu, faîtes qu'elle ne passe jamais ici) :

"mon garçon, tu joues comme un veau... Tu sais, les veaux qui courent dans les prés sont très jolis, mais quand tu regardes dans leurs yeux, il n'y a rien!" (ça fait mal...)
"Tu es une jeune fille de bonne famille qui fait l'attraction pour ses proches!!"
"tu as un joli petit son, j'ai horreur de ça" (ha, la prochaine fois, j'aurais un son moche alors...)
"Quand tu joues, on dirait un oiseau crevé" (un effet de la grippe aviaire, probablement....)
"Tu n'auras pas ton examen" (1mois plus tard, je l'obtenais mention très bien à l'unanimité du jury...!)

Halala, la bonne vieille méthode japonaise...
Et pourtant, m'en allant chaque vendredi matin prendre mon cours la peur au ventre, je n'ai qu'une idée en tête : essayer de la satisfaire, de la contenter, de voir ses yeux s'illuminer et voir pointer une ébauche de sourire (oui, oui, ça lui arrive... Une fois par an à peu près...)

Oserais-je avouer que je l'aime bien, au fond? Oserais-je espérer qu'elle aussi ?

Oui, ça doit bien être ça, le syndrome de Stockholm....